L’arrivée de Uber et UberX dans l’industrie des transports/taxis a fait l’effet d’une bombe, comme nous le savons déjà. L’industrie de la musique, avec le téléchargement en ligne, a fait la même chose dans les années 1990/2000. Toutefois, il y a une particularité très importante au modèle d’affaire de Uber, et plus spécifiquement à celui de UberX : la concrétisation de l’économie sociale (Social Economy).

Commençons par regarder le cas d’Uber.

1.- Tout d’abord, pour quelles raisons les gens aiment-ils cette plateforme? Facilité d’utilisation. L’application permet de savoir quand ton chauffeur va arriver et d’entrer à l’avance ta destination.

2.- Paiement simplifié. Terminé la « baboune » du chauffeur qui ne veut pas accepter la carte de crédit. Le paiement se fait automatiquement, il n’y a même plus besoin de se soucier du pourboire.

3.- Capacité d’évaluer le service. Je ne dois sûrement pas être le seul à trouver inacceptable l’attitude de certains chauffeurs et l’état de certaines voitures.

Reste le prix, et c’est là qu’UberX entre en scène. Alors qu’Uber met en relation des chauffeurs de taxi et des consommateurs, UberX lui met en relation des particuliers qui veulent offrir un service de transport. L’utilisation de son véhicule personnel pour offrir des déplacements permet d’offrir un prix plus bas aux consommateurs pour effectuer un trajet. Il y a là un problème “éthique” puisque les chauffeurs de taxi ont en fait une entente “d’exclusivité” en termes d’offre de services avec les gouvernements. Il va effectivement falloir trouver une solution à ce problème.

Toutefois, qu’est-ce qui empêche l’industrie des Taxis de développer une application ayant les mêmes fonctionnalités qu’Uber. Pourquoi ne sont-ils pas capable de se “regarder dans le miroir” et de se dire: « Hey, on embête tout le monde quand on refuse les cartes de crédit, on a l’air bête et nos voitures sont souvent dégoutantes ».

Pourquoi investir temps et argent en lobbying et, de surcroit, faire de l’intimidation auprès des utilisateurs de UberX, causant ainsi des excès de violence?

Uber et Air BnB sont des exemples concrets de ce que Gartner (une firme de recherche en technologie) appelle le “Nexus des forces”, c’est-à-dire la combinaison des capacités de l’infonuagique, du big data, de la mobilité et des réseaux sociaux.

Les nouvelles technologies transforment toutes les industries. En fait, tout investissement ayant comme objectif de « conserver des acquis » est vain.

Les industries doivent avoir une stratégie en deux étapes:

Premièrement, elles doivent mettre en place des stratégies de digitalisation qui leur permettront de concurrencer les « pure play », c’est-à-dire les compagnies de la nouvelle économie dont le modèle d’affaire est fondamentalement différent. Pensons à Amazon, Frank&Oak et évidemment Uber.

Deuxièmement, elles doivent définir une stratégie pour tirer profit de l’économie sociale, c’est-à-dire l’offre des particuliers à travers des plateformes technologiques. Pensons içi à AirBnB et évidemment UberX. Voilà donc un nouvel élément dont peu d’organisations tiennent compte. Ceci constitue la véritable menace aux entreprises d’aujourd’hui et le vrai défi à surmonter, car pour y faire face, les entreprises B2C doivent non seulement maîtriser la technologie, mais surtout revoir l’ensemble de la relation qu’ils ont avec leurs clients, et même leur offre.