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Movin’On 2017 : la mobilité durable au sein de villes intelligentes

La semaine dernière, Montréal accueillait la 20e édition de Movin’On, le sommet mondial de la mobilité durable. Au sein d’un environnement créatif, visionnaires, scientifiques et entrepreneurs des quatre coins du globe se sont réunis pour présenter et échanger sur des sujets et des nouveautés touchant à la mobilité. Un seul maître mot: linnovation.

« Innovation is not a new idea we have, but an old belief we get rid of. »
– Bertrand Piccard, psychiatre et pionnier de l’aviation solaire

Qu’est-ce qui se fait en matière de mobilité en 2017? Quelles sont les nouveautés, les avancées et les préoccupations actuelles? Les thèmes abordés et les technologies présentées ont permis de comprendre de manière concrète les enjeux de la mobilité durable. Mais il y a un élément qui reste central à tout ça : l’expérience utilisateur.

Se déplacer intelligemment

Les membres de la génération Y vivant en milieu urbain repensent leur manière de se déplacer. Ils souhaitent de plus en plus s’éloigner de l’utilisation de la voiture au quotidien qui cause un véritable creux dans leur portefeuille, alors qu’ils ne l’utilisent que 1 % du temps. Avec Communauto, Amigo Express et toutes les autres solutions de location de voiture ou de covoiturage, la mobilité basée sur la notion du partage domine plus que jamais.

Elle est alors pensée comme un service, une commodité et le concept du MaaS (Mobility as a Service) se développe de plus en plus. Qu’est-ce que le MaaS? C’est un système de mobilité urbaine multimodale qui vise à simplifier au maximum les déplacements des usagers, en combinant divers types de transports contenus à l’intérieur d’un seul et unique service. Il s’agit de proposer des solutions personnalisées en fonction des besoins individuels de chaque usager. La seule chose dont il doit se préoccuper est l’endroit où il souhaite se rendre et à quel moment. Horaires, offres de transport multimodal et réservations seront rassemblés au sein d’une même application. Quelques intégrateurs de ce concept ont déjà vu le jour, à l’image de Uber! Mais les technologies émergentes poussent les concepts encore plus loin et sont en train de chambouler les modèles économiques actuels : nous verrons, entre autres, les constructeurs automobiles prendre en charge des taxis autonomes au sein de villes intelligentes.

L’intelligence artificielle à l’échelle des villes

Aussi appelées Smart Cities, ces villes intelligentes collectent beaucoup de données à propos d’elles-mêmes. Elles sont à l’écoute des réseaux sociaux, du trafic, de la météo et de tous les évènements leur permettant d’apprendre à mieux connaître leur réalité. Aujourdhui, Montréal dispose déjà doutils, comme  Transit App ou encore Moovit App, lui permettant de mesurer en temps réel le trafic dans ses rues, les accidents ou les chantiers en cours, et de prévoir limpact de ces éléments sur la circulation.

Plusieurs milliards de dollars ont été investis dans l’intelligence artificielle depuis plusieurs années, notamment dans les véhicules autonomes, et beaucoup de résultats ont déjà été observés avec Google ou avec Uber par exemple. Ces avancées combinant voiture autonomes et MaaS rendent possible des projets comme celui réalisé par nuTonomy dans les rues de Singapour, où des taxis autonomes prennent en charge les usagers depuis août 2016.

La promesse de véhicules autonomes pour les particuliers en 2025 et de taxis autonomes en 2030.

Si l’on considère que 90 % des accidents de la route ont pour cause le facteur humain, l’automatisation des véhicules vise une sécurité majeure pour les villes. Par ailleurs, l’enjeu des Smart cities est aussi d’optimiser l’utilisation de leurs ressources afin de réduire les coûts de leur consommation, et concevoir des modèles plus durables. Mais la mise en place de ces processus nécessite de relever des défis en termes d’infrastructures et de législation. Subsistent également des inquiétudes autour de la cybersécurité : quel doit être le degré de sécurité des données? Quels sont les risques de piratage?

Faire accepter le changement

Toutes ces préoccupations gravitent autour d’un point clé : la confiance des usagers. La confiance est d’ailleurs l’un – si ce n’est le principal – obstacle à la commercialisation des véhicules autonomes. Comment réagira l’usager dans une voiture qui ne possédera plus de volant? À quel point est-il à l’aise avec l’exploitation de ses données personnelles?

Au-delà de l’aspect technologique révolutionnaire de ces solutions, nous devons repenser, adopter un regard neuf et placer l’expérience de l’utilisateur au centre de l’innovation. Si nous résonnons à l’échelle mondiale, les individus ne seraient pas encore prêts à accepter de tels changements dans leur mode de vie, les jugeant trop risqués. Un travail important est alors à faire pour faire évoluer les façons de penser et de concevoir la mobilité. À l’image d’un leader de projet qui implante une nouvelle solution chez son client, intégrer des véhicules autonomes à l’échelle des villes est un processus de longue haleine. Les constructeurs travaillent fort et cherchent, par le biais de tests, à fournir des solutions 100 % sécuritaires aux usagers, afin de gagner leur confiance.

A l’instar de consultants en gestion du changement, c’est en collaborant et en mobilisant tous les acteurs à différents niveaux du projet, aussi bien publics que corporatifs, que ces changements seront menés à bien.

Publié le 22.06.2017