Les 13 et 14 septembre dernier TALSOM s’est rendu aux Journées Technologiques Nationales en Alimentaire organisées par le CTAQ (Conseil de la Transformation Alimentaire du Québec). Hauts dirigeants d’entreprises, stratèges, fournisseurs de services et d’équipements étaient réunis pour échanger sur les tendances d’une nouvelle ère manufacturière : l’Industrie 4.0.
La connectivité des données et des objets est le facteur déterminant de cette Industrie 4.0. Les connexions des logiciels, des équipements et des données massives deviennent des éléments essentiels qui permettent de créer de l’intelligence dans un système manufacturier capable d’une plus grande adaptabilité dans la production. Nous entrons dans l’ère de la 4ème révolution industrielle.
Nous nous sommes rendus sur place afin de nous mettre au parfum des nouvelles tendances technologiques de l’industrie agroalimentaire. Voici quelques informations précieuses qui vous offriront un aperçu du marché et vous guideront dans l’optimisation de votre transformation numérique.
De l’usine traditionnelle à l’usine intelligente
Les usines intelligentes (ou smart factories) visent à optimiser le processus de fabrication. En connectant des modèles de contrôle informatique ainsi qu’une quantité massive de données, les transformateurs de produits alimentaires profiteraient d’une meilleure adaptabilité et flexibilité de leurs processus physiques et d’une allocation efficace de leurs ressources.
L’utilisation des technologies numériques ne se limite pas seulement aux procédés de transformation et de production. Elle est essentielle pour optimiser les communications entre chaque acteur de la chaine d’approvisionnement.
Par exemple, les machines de fabrication pourront communiquer entre elles pour faciliter l’efficacité de triage de différents types d’emballages alimentaires, tout en réduisant considérablement les erreurs. De même que les préférences alimentaires des consommateurs qui peuvent instantanément être incorporées dans les processus de personnalisation de masse avec rapidité et efficacité.
Les technologies du futur
Dans l’industrie agroalimentaire, les robots sont devenus indispensables pour la production et la transformation des produits. La robotisation permet d’automatiser des tâches et des processus répétitifs, généralement dangereux, basés sur des règles et des étapes précises. Manipulation des ingrédients, triage des produits finis, détection des défauts ou encore emballage, les robots virtuels éliminent le contact humain dans la manipulation du produit. En résulte une augmentation de la productivité et des rendements ainsi qu’une réduction du gaspillage.
Grâce à l’Internet des Objets (IoT), des capteurs sensitifs peuvent directement contrôler la qualité du produit en détectant les vibrations et l’humidité.
Les applications intelligentes provenant de l’IoT et de l’Intelligence Artificielle peuvent permettre de monitorer en temps réel la productivité des lignes de production grâce à plusieurs de leurs fonctionnalités. Munis de leur application, les employés peuvent ainsi suivre en temps réel l’évolution de leur production journalière tandis que les hauts dirigeants ont la possibilité de garder un œil sur les données, que ce soit via leur ordinateur ou leur téléphone intelligent.
Si l’impression 3D en était encore à ses balbutiements il y a deux ans, elle est aujourd’hui de plus en plus sollicitée par les fabricants de produits alimentaires. La plupart des imprimantes alimentaires 3D sont des imprimantes de dépôt, ce qui signifie qu’elles déposent des couches de matières premières lors d’une procédure appelée « fabrication d’additifs ».
D’autres, plus spécifiques, utilisent des aliments comme matériaux d’impression, comme le sucre ou de chocolat. Pour les fabricants, cette innovation permettrait d’éliminer les essais onéreux lors de la conception d’un nouveau produit et d’obtenir des résultats plus précis en faisant intervenir l’imagination et la personnalisation.
Crédit photo : primante3d.com
Quels bénéfices pour les entreprises du secteur agroalimentaire ?
Grâce aux procédés technologiques que nous venons d’énoncer (il y a en a bien d’autres), un fabricant de produits agroalimentaires verrait son processus de production gagner en efficacité et en qualité, ce qui engendrerait dans un même temps une réduction de ses coûts et générerait des prix plus compétitifs face à la globalisation du marché alimentaire.
De cette prévision intelligente des ressources résultent également des bénéfices au niveau humain. En effet, les entreprises réduiraient les risques d’accidents et de blessures sur les lieux de production, tout en bénéficiant d’une meilleure implication de leurs équipes. En assignant à leurs employés des tâches qui les intéressent plus, notamment grâce aux robots, les entreprises diminueraient le taux de rétention de leur personnel.
Le Québec en retard
Comparativement à nos voisins américains qui ont entrepris le virage numérique à 76 %, les Québécois en sont à 28 %. Les entreprises manufacturières ou agroalimentaires doivent donc se moderniser en investissant davantage dans les usines intelligentes et dans la réflexion stratégique pour rester compétitives sur ce marché qui rayonne mondialement aujourd’hui.