Olympiques riment-t-il avec Numérique?

Le domaine de la transformation numérique est souvent appliqué au niveau des entreprises, mais il influence aussi la majeure partie de notre société civile. Un regard ici quelque peu ludique, porté sur les Jeux Olympiques. 

Un article de Stéphane Ricoul, Directeur exécutif 

 

On est en 2010. Ce sont les Jeux Olympiques d’hiver à Vancouver. 

Selon le magazine Direction Informatique du 3 mars 2010, sous la plume de Jean-François Ferland, ce sont 3 milliards de téléspectateurs qui, à l’échelle planétaire, ont profité de 24 000 heures de couverture. Une hausse de 50% en regard aux Jeux Olympiques d’Italie en 2006, et de 25% par rapport à ceux de Pékin en 2008. Et ce sont 4,9 milliards d’octets de données qui auraient été transmis vers le réseau Internet, 30 millions de mégaoctets de données transmises vers des appareils mobiles, 1,1 milliard de pages Web consultées par quelque 300 millions d’internautes du monde entier, et enfin plus de 133 000 vidéos visionnées en ligne en simultané durant la cérémonie de clôture. 

À titre de comparaison, les derniers Jeux Olympiques de Tokyo, ceux de 2020 (ayant eu lieu en 2021 faute à certain virus appelé Covid) ont obtenu la plus faible audience télévisuelle depuis 1988, mais ont été sauvés par les plateformes de streaming qui se sont fait compétition pour attirer l’attention des téléspectateurs. NBC Sports a d’ailleurs déclaré que les consommateurs avaient diffusé 1 milliard de minutes de programmation olympique sur Peacock, l’application NBC Olympics et NBC Sports. À comparer aux 24 000 heures (soit 1 440 000 minutes) de contenu télé en 2010. Autres statistiques intéressantes qui nous sont fournies par Semrush, les comptes officiels des JO sur les réseaux sociaux ont eu un beau succès avec 1.1M de followers sur Instagram, 1.05M sur Facebook, 503k sur Twitter, 133k sur Youtube, et petit nouveau-né d’alors, 72k sur TikTok. Un portrait qui risque fort de changer pour 2022. Mais le grand gagnant des Olympiques 2021 fut Amazon, avec quelques augmentations fulgurantes de certaines recherches durant les mois Olympiques. +1 071 775 % pour les chaussures femme de tennis, ou encore + 1 400 % pour les crampons de football, ou un petit +770 % pour les tapis de gymnastique. 

Cependant, ce sont les Jeux Olympiques d’hiver de Turin (2006) qui sont reconnus comme étant les premiers « Jeux numériques » de l’histoire. À l’époque, un tiers des opérateurs auraient diffusé des images en exploitant l’Internet à large bande et la téléphonie mobile, le tout en haute définition s’il vous plait, pour un total de 13 520 heures d’images (soit 811 200 minutes pour conserver notre mesure comparative). Ce saut technologique de l’époque était rendu possible par le fait qu’entre les JO d’Athènes en 2004 et ceux de 2006, c’était 5 fois plus de pays qui étaient en mesure d’assurer une diffusion sur Internet. 

Retour à aujourd’hui. Nous sommes en 2022 et nous nous transportons virtuellement vers Pékin. Les enjeux de transmission sur Internet ou réseau mobile ne sont plus, la 5G (testée en Corée du Sud en 2018), l’ultra haute définition et l’internet des objets sont omniprésents. La nouveauté porte plutôt la création de chaines numériques dédiées, comme celle de France Télévision « Beijing h24 » qui débutera dès la toute première épreuve de ces Jeux le mercredi 2 février à 13h05 et diffusera en non-stop, 24h/24, 7 jours/7, l’intégralité des épreuves en direct, en différé ou en rediffusion jusqu’au 20 février. Ou encore sur l’instauration d’un portefeuille numérique sur AliPay et WeChatPay qui prendront en charge le yuan numérique. La monnaie numérique (appelée officiellement e-CNY) sera facilement accessible, avec son passeport et un numéro de téléphone. Un test grandeur nature certes, mais qui ne doit pas être considéré comme le lancement officiel. 

Et demain ? Et bien demain ce seront les Jeux de 2024 à Paris. Avec une ambition clairement affichée d’en faire les Jeux les plus numériques de l’histoire olympique. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire relever les défis liés à la mobilité, à la cybersécurité, aux performances sportives, au développement économique, à la transition énergétique, aux perspectives de durabilité et au maintien du lien social.  

Une transformation numérique des JO particulièrement ambitieuse qui serait porteuse d’innovations en matière d’infrastructures immobilières et de mobilité, de fluidité des transports de masse, d’utilisation des données, et réduction de l’empreinte carbone et environnementale pour les infrastructures et activités. 

Sans oublier les innovations liées aux performances sportives avec l’utilisation de capteurs, textiles intelligents, réalité augmentée, big data et intelligence artificielle, non seulement susceptibles d’aider les sportifs à améliorer leurs performances mais aussi à adapter leurs entrainements et détecter les futurs champions. 

Et après demain ? Les JO de Los Angeles en 2028, avec peut-être une reconnaissance pour le sport virtuel, puisque le Comité Olympique envisage d’autoriser certaines compétitions d’e-sport à devenir de vraies disciplines olympiques, récompensées au même titre que les autres, et ce, dès 2028. 

Finalement, cette fausse perception comme quoi la pandémie aura eu un effet d’accélération sur la transformation numérique de nos entreprises, est peut-être cette fois-ci vraie concernant l’évolution des mentalités des instances historiques. Une évolution qui fera certainement le bonheur des disciplines comme l’e-cyclisme ou encore l’aviron « indoor ». Cependant, oubliez le monde du jeu vidéo aux JO, le Comité Olympique souhaitant se concentrer sur les sports qui demandent … une activité physique. 

 

 

Être ou ne pas être sur une plateforme de commerce en ligne?

Cet article a été publié dans le blogue d’Olivier Laquinte sur LesAffaires.com.

Il n’y a pas qu’Amazon: d’autres plateformes de marché en ligne pourraient être mieux adaptées à votre spécialité.

par Olivier Laquinte

En entendant parler d’Amazon, la plupart des entrepreneurs ressentent automatiquement une montée d’adrénaline, comme s’ils voyaient un ours dans les bois. Prêts à fuir ou à attaquer.

Amazon est avant tout ce qu’on appelle «un marketplace», et il en existe des centaines. Ce sont des plateformes tierces où les entreprises peuvent promouvoir et vendre leurs produits et services sans nécessairement développer un site transactionnel.

L’émergence des places de marchés électroniques

Les places de marchés électroniques ont connu une croissance importante au cours de la dernière décennie. Plus précisément, plus de la moitié des principales places de marchés du monde ont été lancées lors des sept dernières années.

En 2018, les ventes à des tiers via les places de marchés ont représenté 80% du volume global de marchandises brutes en ligne, pour les 20 meilleures entreprises de commerce électronique dans le monde. Les ventes directes au détail n’ont représenté que 20% du volume brut de marchandises.

Les avantages de la vente sur les places de marchés sont notamment l’acquisition de nouveaux clients, l’augmentation du volume des ventes, l’accroissement de la part de marché, l’accès à des informations et à des analyses sur les clients ainsi que la mise en valeur de la marque.

Selon un sondage réalisé en juillet 2019 auprès d’acheteurs canadiens, les places de marchés représentent 55% des achats en ligne au Canada.

Entre 2019 et 2020, le top 100 des places de marchés dans le monde a affiché une croissance de 29% et la somme totale des ventes s’élève à 2,67 trillions de dollars.

Les géants Amazon et Alibaba sont les noms qui viennent naturellement en tête quand on pense aux places de marchés dans un contexte business-to-consumer (B2C). Quelques entreprises dites de «briques et mortier» sont désormais des places de marchés. Pensons à Walmart, Best Buy et plus récemment, La Baie d’Hudson, qui se sont réinventées en adaptant leur offre en ligne. Plus près de nous, de grandes entreprises québécoises empruntent la même voie. Pensons notamment à Simons qui offre l’opportunité à des artistes et des designers de vendre sur sa plateforme en ligne.

Les places de marché peer-to-peer (P2P) ont également connu une grande popularité, notamment dans le secteur des transports; en l’occurrence, des entreprises du marché des taxis comme Uber et Lyft, un concurrent direct d’Uber. Cette émergence s’observe également dans d’autres secteurs tels que l’immobilier ou les services. Faire un suivi de l’évolution des places de marché P2P est d’autant plus intéressant qu’IKEA a récemment acheté TaskRabbit, une plateforme de services permettant aux utilisateurs de publier et de réaliser des tâches dans leur quartier.

Quant aux places de marché business-to-business (B2B), elles comprennent les très réputées Amazon et eBay, qui sont à la fois des entreprises B2B et B2C, mais aussi Alibaba, une grande entreprise multinationale chinoise, mais également la plus grande place de marché généraliste B2B d’Asie. Lorsqu’on considère des secteurs spécifiques, les principales places de marché B2B en Amérique du Nord sont Uship pour le secteur de la logistique et du transport, vinSUITE dans l’industrie alimentaire, Net32 pour les fournitures médicales et Car-Part dans l’industrie automobile.

Les questions à se poser avant de se lancer

Avant de se lancer sur une place de marché, il importe de se poser quelques questions; la première étant d’identifier la bonne place pour votre entreprise.

Bien que de nombreuses plateformes comme Amazon, eBay, Wish et AliExpress soient généralistes, d’autres sont plus spécialisées. Par exemple, si vous cherchez à vendre des produits artisanaux et rétro, Etsy est la place de marché mondial idéale. Si vous travaillez dans le secteur de la mode et que vous cherchez à vendre des vêtements et des accessoires tendance sur une place de marché réputée, ASOS Marketplace est une excellente option. Best Buy Canada est une excellente place de marché si vous souhaitez vendre des produits électroniques. Wayfair est une autre option pour la vente des meubles et des articles pour la maison.

Vient ensuite l’analyse des conditions, car oui, elles ont toutes leurs propres règlements; quelles sont les exigences en termes de service à la clientèle, de délais de livraison, de politique de retours. Les coûts sont évidemment un facteur déterminant: eBay et Amazon facturent environ 10% de commission et Etsy, autour de 3,5%. Il y a aussi des coûts reliés à l’achat de mots-clés pour améliorer votre référencement à l’intérieur d’une place de marché. Il y a plus de 300 millions de produits sur Amazon. Si votre produit n’est pas unique, il faudra investir pour que les consommateurs vous sélectionnent.

Vous devrez aussi prendre en considération les frais de livraison et la logistique afin de conserver vos marges de profits. Certaines plateformes proposent un support et offrent un service clé en main pour l’expédition. Poste Canada est par exemple une excellente source d’informations pour réfléchir à l’expédition.

Si vous cherchez à exporter votre produit ou à élargir votre clientèle, les places de marché sont certainement une belle option. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des experts pour choisir le bon canal et vous préparer adéquatement. Si vous cherchez plutôt à rejoindre votre marché local, il est possible qu’une optimisation de votre stratégie SEO/SEM soit plus appropriée.

Bref, être ou ne pas être sur une place de marché: telle est la question.

 

Évolution & confiance

L’école Fletcher, qui fait partie de l’université Tufts située proche de Boston, et Mastercard, ont lancé leur 3ème édition de ce qu’ils ont appelé le « Digital Intelligence Index », qui se distingue en déterminant ce qui rend les économies numériques plus résilientes et plus dignes de confiance.

par Stéphane Ricoul

Dédouanons de suite le fait que les USA, la Corée du Sud, Taïwan, les Émirats Arabes Unis et l’Allemagne sont parmi les économies numériques les plus dynamiques, avec des talents de disponibles, une R&D fluide entre industries et universités et un bilan particulièrement positif en matière de création et de mise en marché de produits numériques. De bonne augure pour ces pays, face à une pandémie qui a mis en évidence la contribution de l’économie numérique dans la résilience globale de l’économie, selon le doyen de l’Université Tufts.

Ce qu’il y a d’intéressant dans cette étude, c’est qu’au-delà de l’importance d’avoir accès à Internet ou aux données, c’est l’utilisation que l’on fait du numérique et l’implantation de politiques publiques en lien avec les institutions et les règles de gouvernance des données qui sont les facteurs les plus importants dans la compétitivité liée au numérique. Et pour ce faire, l’indice examine l’évolution numérique (donc de hier à aujourd’hui) et… la confiance numérique (donc d’aujourd’hui à demain).

Évolution numérique

Pour l’évolution numérique, l’index se base sur 160 indicateurs dans 90 économies, relatifs à 4 dimensions :

  • L’environnement institutionnel, donc principalement institutions et politiques ;
  • Les conditions de la demande, à savoir si le consommateur dispose des moyens nécessaires pour se connecter et s’intéresser à l’économie numérique ;
  • Les conditions de l’offre, soit la qualité et l’état opérationnel des infrastructures numériques ;
  • Et la capacité à innover et évoluer, qui fait un lien avec la disponibilité des talents et des capitaux, ainsi que la création de nouveaux produits et services numériques.

Parmi ceux qui stimulent l’innovation et construisent l’économie numérique de manière efficace et efficiente, appelés « les économies leaders » dans l’étude, on retrouve, sans surprise les USA, mais aussi, Singapour, Hong Kong, la Corée du Sud, Taïwan, l’Allemagne, l’Estonie, les Émirats Arabes Unis, Israël, la République Tchèque, la Malaisie, la Lituanie et le Qatar.

Parmi les économies numériques à maturité, dotées de taux d’adoption élevés malgré une dynamique numérique qui ralentit, appelées « les économies stables » dans l’étude, on retrouve la Suède, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Japon et le Canada. Une position somme toute enviable puisque ces pays privilégient la durabilité plutôt que la vitesse et investissent dans le développement de l’inclusion numérique et la construction d’institutions solides.

Pour les autres économies numériques, on retrouve « les économies challenger », qui évoluent rapidement et attirent donc les investisseurs (par exemple la Chine) et « les économies à suivre », qui ont des lacunes mais qui sont enthousiastes à l’égard d’un avenir numérique.

La confiance numérique

Pour ce qui est de la confiance numérique, ce sont 198 indicateurs dans 42 économies qui sont mesurés dans cet indice, avec quatre dimensions clés, soient le comportement, les attitudes, l’environnement et l’expérience.

Certaines économies commencent à acquérir une dynamique en matière de comportement, avec un engagement substantiel envers les technologies numériques, c’est le cas du Brésil par exemple.

Une économie comme celle de la Chine, adopte de plus en plus des attitudes favorables concernant leur avenir numérique, soutenues par l’adoption accélérée du numérique.

Les économies ayant une approche plus mature du numérique et des politiques liées, comme la Suède mais aussi dans une moindre mesure le Canada, jouent sur la protection de la vie privée, la sécurité et la responsabilisation des citoyens qui tendent à adopter une attitude optimiste face à l’avenir numérique.

Et il y a enfin les économies dont le haut taux d’engagement leur offre un avantage évident dans l’atteinte d’objectifs en lien avec le numérique, comme encore une fois les États-Unis.

Conclusion

On comprend dès lors que la croissance économique des pays, qui passe par l’économie numérique sans nul doute, passe également par l’adoption sereine que le consommateur en fera. Et pour paraphraser Mark Barnett, président de Mastercard Europe : « Alors que de plus en plus, nous menons tous des vies “orientées numérique”, il est important de comprendre comment la digitalisation des pays a évolué, et comment la confiance dans l’écosystème numérique peut contribuer à la croissance et à la prospérité ».

 

 

Les données, une richesse sous-exploitée par nos entreprises

Tandis que les marchés économiques dans lesquels évoluent nos entreprises ont vu leur activité ralentir considérablement, la croissance des géants du numérique (les GAFA) s’est accentuée comme jamais auparavant grâce à une parfaite maîtrise de leur environnement.

par Olivier Laquinte

Alors que la transformation numérique pour une grande majorité de nos entreprises semble correctement amorcée, les données numériques quant à elles, restent peu exploitées.

Même s’il n’existe pas de définition commune de l’économie numérique, il est reconnu que celle-ci représente de 4.5% à 15.5% du PIB mondial. Le passage d’une entreprise vers un modèle d’affaires numérique offre donc l’avantage de pouvoir créer et capter de la valeur. Ces données numériques sont aujourd’hui générées par nos activités personnelles, sociales et transformées en information par les entreprises, et constituent une nouvelle base économique. En revanche, il faut comprendre que d’ici à 2025, 65% des données seront créées par les entreprises (à comparer à 45% en 2012) et vont croitre de 42% par an sur les années à venir. Malgré cette progression importante du volume de données, nos entreprises n’exploitent qu’une faible proportion de ces données, à hauteur de 32%.

Ce retard important, s’il n’est pas adressé en urgence (notion de burning plateform), accentuera considérablement les difficultés pour les entreprises à saisir adéquatement les occasions offertes lors de la sortie de crise actuelle, faute d’avoir su capitaliser sur les technologies et les données afin d’aller chercher l’agilité nécessaire. Redoutables outils d’aide à la prise de décision et d’optimisation des fonctions d’entreprises, la capacité d’analyse des données est désormais un prérequis pour rester compétitif, et fait en sorte que l’entreprise ne fait plus du numérique mais devient numérique. Une chaîne de valeur entièrement nouvelle s’est créée autour d’entreprises qui contribuent à la production d’information à partir de données numériques.

Cependant, si 94 % des entreprises considèrent leur transformation numérique comme importante, 28 % d’entre elles estiment en revanche qu’elle est non urgente. Ces écarts importants dans la perception de l’importance et de l’urgence des projets de transformation se traduisent à la fois dans l’existence ou non d’un plan d’investissement et dans celle d’une planification de la transformation numérique (6 entreprises sur 10 détiennent les deux, une sur quatre ne possèdent que l’un ou l’autre et 6 % ne détiennent aucun des deux).

Face à la nécessité d’accélérer leur transformation pour éviter de se mettre en danger et ainsi adopter une culture numérique à grandeur de l’entreprise, 57% des entreprises craignent que le volume de données augmente trop vite avant que leurs organisations puissent s’y être préparées correctement. Et comme si les choses n’étaient déjà pas assez compliquées, 66% d’entre elles affirment que plus de la moitié de leurs données numériques sont non traitées, déstructurées, voire inconnues.

Les entreprises n’ont pas d’autre choix donc que de réfléchir à leur modèle d’affaires numérique (Digital Business Model) afin de leur permettre d’évoluer sous deux aspects : le contrôle de la chaîne de valeur de leur secteur d’activité, et le passage d’une compréhension floue à une compréhension plus fine des besoins des clients finaux. L’objectif ultime consistant à mettre en évidence ce qui est nécessaire pour passer à un modèle numérique à forte valeur ajoutée, et ainsi intégrer les chaînes de valeur de l’économie numérique. Car si les producteurs de données numériques jouent un rôle fondamental dans le processus de création de valeur, ils n’ont qu’un pouvoir de négociation limité face aux plateformes numériques, elles-mêmes en bien meilleur posture pour capter cette valeur.

 

 

Marketing et Technologie de l’Information (T.I.) : comment briser les silos?

Le jeudi 4 avril Talsom participait à la journée Data Marketing organisée par Infopresse. Notre président Olivier Laquinte a eu la chance d’animer un panel de discussion autour de la collaboration entre le Marketing et les T.I. et sur la façon dont nous pouvons créer un écosystème de données partagés entre ces deux départements.

Ce qu’on remarque souvent dans une organisation c’est que d’un côté il y a les T.I. et de l’autre, le Marketing, et que ces deux fonctions-là ne se parlent pas beaucoup en alors que toutes deux génèrent et utilisent chaque jour une grande quantité de données. Quoi de mieux pour trouver des solutions que de nous entretenir directement avec des professionnels du Marketing et des T.I.? Aux côtés d’Olivier, Tracy Smith Vice-président principal, Marketing et Innovation chez Ivahnoé Cambridge, Denis Gagnon Vice-président T.I. chez Quincaillerie Richelieu et enfin Eric Leboeuf, Directeur T.I. du Groupe St-Hubert.

Olivier Laquinte, Tracy Smith, Denis Gagnon, Éric Leboeuf à l'événement infopresse, Data Marketing le 4 avril 2019

« La donnée est à la base de notre capacité à innover »  – Olivier Laquinte

Souvent le Marketing est associé à la créativité dans nos organisations et les T.I. à la structure et la livraison de projet en mode séquentiel. Or, les deux doivent collaborer ensemble pour être capable de générer de l’innovation.

O.L : Comment vivez-vous cette dualité-là au sein de votre organisation? Comment travaillez-vous les uns avec les autres?

T.S : Chez nous les rôles sont assez clairement définis. Tout ce qui est relation technologique d’un point de vue consommateur est géré par le Marketing. Je crée un système client transactionnel et je dois m’assurer d’intégrer les T.I. régulièrement pour gérer la sécurité, mais aussi l’infrastructure d’hébergement et les bases de données. La relation se fait de façon assez simple.

D.G : De notre côté ce n’est pas si clair que cela. Du fait de notre domaine du B2B, on se rend compte qu’il y a un gros manque entre les données de Ventes qui est plus la partie Marketing et la partie opérationnelle de la gestion des coûts. Notre réel défi est alors d’avoir l’ensemble de l’information dans la même structure de données pour être capable de couvrir l’ensemble des opérations de l’entreprise.

Les données marketing sont la base du fondement d’une organisation, mais si vous souhaitez les étendre au niveau des opérations ça prend des T.I. Nous, les T.I., nous gérons la sécurité et le Marketing doit avoir accès à leurs informations pour faire leurs analyses. C’est pourquoi la communication entre les deux entités est super importante, les T.I. doivent avoir un certain contrôle (pour la sécurité) sans enlever le contrôle du Marketing.

E.L : Chez nous, le Marketing ne voulait pas avoir la lourde responsabilité de la sécurité, tout simplement car nous sommes une cible de choix dû à nos nombreuses transactions par carte de crédit. Les équipes Marketing sont les propriétaires du produit et nous travaillons toujours en équipe pour nous assurer que tout est sécurisé, que nous avons les bons partenaires pour avoir les bonnes plateformes agiles, et que tout cela s’intègre bien dans notre plan de relève et de gestion des risques.

O.L : Qui a la responsabilité de la gestion des données dans votre organisation ?

E.L : Chacun des départements est responsable de ses propres données. Mais plus précisément, le Marketing doit s’assurer de la qualité et de l’élasticité des données et nous (les T.I, nous devons nous assurer que les plateformes en place sont sécuritaires, performantes et agiles pour que le Marketing lance ses campagnes. C’est comme une équipe de Formule 1, nous on assemble l’auto et nous ajustons les pièces autant de fois qu’il le faut jusqu’à qu’elle ait la bonne accélération.

D.G : Chez nous la gestion des données est essentiellement tournée vers le Marketing. Nous amenons petit à petit les données vers les T.I. car nous travaillons avec plusieurs partenaires pour nous assurer que la structure de données soit fonctionnelle.

T.S : Actuellement j’ai de la donnée au niveau Marketing mais il faut impérativement que ça se rapproche avec les T.I. car il n’est pas question que les données vivent dans deux systèmes différents. J’en suis à l’étape où je veux savoir comment en un clic je peux rapprocher de l’information et avoir un impact.

Équation marketing x TI = innovation
O.L : Que pensez-vous du rôle du Chief Data Officer ? Peut-il être un point entre les fonctions d’affaires/Marketing et les fonctions T.I. ?

D.G : Selon moi, le plus important c’est de créer un lien de confiance et une vraie relation entre les T.I. et le Marketing pour aider à mieux comprendre les besoins et briser ce mythe selon lequel « Les T.I. ne comprennent rien à la business ». La meilleure approche c’est d’amener ces deux parties à travailler ensemble sans justement avoir besoin d’intermédiaire.

E.L : Nous n’avons pas ce genre de rôle au sein de notre groupe car nous avons une philosophie selon laquelle l’utilisateur de la donnée devrait comprendre la donnée. Nous avons donné le pouvoir de la qualité et de la compréhension de la donnée au consommateur principal de cette donnée, d’où l’importance que chaque département que ce soit Ventes, Marketing ou Opérations ait une bonne compréhension de ses outils.

T.S : J’ai un point de vue un peu nuancé sur la question. Je pense que cette fonction du CDO dépend du degré de maturité de l’entreprise. Il y a une culture de la donnée à créer pour faire comprendre l’utilité de la donnée et sa compréhension, et cette culture-là ce n’est pas toutes les organisations qui l’ont, du moins au début. Pour accélérer et créer cette culture, et créer ce momentum-là, il faut que tu amènes un visage, et ça pourrait être celui du CDO.

O.L : Selon vous, quel est l’élément clé à considérer afin de préparer les organisations à gérer le Big Data de manière efficace et pertinente?

E.L : c’est une question de culture d’entreprise et des personnes qui la gère. Il faut d’abord se connaître, savoir où on s’en va pour savoir quel genre de données on va utiliser et quelle image on va associer à cela. Après ça, la technologie entre en compte.

D.G : La clé c’est la qualité de l’information, peu importe les gens impliqués.

T.S : N’allez pas trop vite en pensant que l’objectif est fixe et que rien ne va changer. Lancez vous à travers des petits projets au début et ajustez-vous au besoin.

 

Trois recommandations pour tirer profit de l’IoT dans votre entreprise

Nous entendons de plus en plus souvent parler des objets connectés et de l’IoT, si bien que l’on observe des opportunités prometteuses se créer pour le monde des affaires. Dans cet article, Talsom va vous proposer des pistes de réflexion pour vous aider à tirer profit de cette technologie au sein de votre entreprise.

1- Évaluez vos canaux de partage de données

Tout d’abord, procédez à une évaluation des canaux de partage des données qu’utilise votre entreprise, c’est-à-dire une cartographie qui démontre quelles données sont accessibles par quelles fonctions à l’interne, et comment sont partagées ces données. Cela permettra de découvrir où des informations plus précises seraient nécessaires. Établissez ensuite une projection, afin de déterminer quelles nouvelles sources d’information sont pertinentes à l’ex­périence que vous souhaitez créer. Cela contribue donc à identifier de manière plus précise la cible stratégique que vous visez

2-Analysez votre infrastructure technologique

Arrivé à l’étape de la planification stratégique en vue d’adopter cette nouvelle technologie, il faut se demander si l’infrastructure technologique dont dispose votre entreprise permet de supporter ce nouveau genre de système. Par exemple, opter pour le stockage d’information sur le Cloud pour permettre l’intégration des données transmises par les objets connectés dans la chaîne de valeur de l’entreprise, et adopter une architecture informatique permettant aux différents logiciels de communiquer ensemble), sont des étapes préliminaires à l’in­tégration de cette technologie.

Il faudra auparavant bien évaluer le choix des fournisseurs de solutions pour l’implantation d’une nouvelle architecture d’affaires à long terme. Selon Gartner, il faut se méfier de l’imma­turité de certains fournisseurs afin d’opter pour des solutions qui s’adapteront de manière évolutive au cycle de vie digital de l’entreprise[1].

Il serait pertinent d’évaluer la possibilité d’une éventuelle interaction du système IoT avec une autre technologie du moment, telle que le blockchain mais surtout l’intelligence artificielle[2].

3- Sécurisez votre investissement technologique

Une fois cette analyse réalisée, vient le temps de sécuriser un investissement pour l’adoption ou l’adaptation des systèmes nécessaires à l’intégration de cette nouvelle structure de par­tage de données. Cette transition représente des coûts importants et un échéancier est à pré­voir si l’on veut assurer un bon retour sur l’investissement grâce à un investissement durable.

D’autres détails, comme l’effort à mettre sur le positionnement de votre entreprise dans son écosystème d’affaires ne sont pas à négliger, puisque l’interconnexion nécessite une coopéra­tion accrue à long terme entre les acteurs d’une industrie. Les risques de se transformer trop lentement pour, par la suite se positionner, deviennent de plus en plus importants.

Les mesures de sécurité concernant les données transmises par les objets connectés ne doivent pas être laissées pour compte, puisqu’une adoption à grande échelle précipitée mène souvent à une plus grande vulnérabilité au niveau de la protection des données[3].

[1] Jones, Nick (2017). Top 10 IoT Technologies for Digital Business in 2018 and 2019, Gartner. Récupéré de https://www.gartner.com/document/3800567?ref=solrAll&refval=209316788&qid=52780ae­87def7751264f9c8a986495b2
[2] I-SCOOP (2018). IoT 2018 – The next stage : the IoT of integration, value and action, I-SCOOP. Récupéré de https://www.i-scoop.eu/internet-of-things-guide/iot-2018-1/
[3] World Economic Forum (2015). Executive Summary, World Economic Forum. Récupéré de http://reports.weforum.org/industrial-internet-of-things/executive-summary/

Définition : Qu’est-ce que l’Internet des Objets (IoT)?

Nous entendons de plus en plus souvent parler des objets connectés et de l’IoT, si bien que l’on observe des opportunités d’affaires prometteuses se créer. Mais quelle est la définition de l’IoT et comment tout cela fonctionne-il concrètement?

Définition de l’IoT 

L’Internet des Objets,  communément appelé en anglais Internet of Things (IoT) désigne une techno­logie d’avant-garde, où les objets traditionnellement non connectés qui nous entourent (comme des lampes, machines, vête­ments, etc.), qu’ils soient physiques ou virtuels, ont dé­sormais la capacité de communiquer entre eux en temps réel. Ce réseau d’objets connectés là permet le partage de leurs don­nées par l’intermédiaire d’une plateforme Cloud et ce, sans intervention humaine. Grâce à l’optimisation des interactions entre les humains et les machines et à la multiplication des flux de données, que les objets connectés offrent la possibilité de définir les besoins précis d’un individu, de sorte à lui offrir un bien ou un service unique.

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Quel avenir pour l’IoT ?

Si le concept est apparu autour des années 2000, l’Internet des Objets a réellement fait son entrée dans le monde des affaires qu’en 2010. Actuellement, 12 % des entreprises ont investi dans une solution IoT et il est à prévoir que d’ici deux à cinq ans, ce taux d’adoption ira jusqu’à 24 %. L’impact mondial de la technologie s’annonce d’ailleurs majeur puisque le marché devrait croître de 3,9 trillions $ US à 11,9 trillions $ US, d’ici 2025.

Quels sont les applications possibles de l’IoT ?

De manière comparable à la révolution B2C qu’a engendré l’arrivée d’Internet, l’IoT est à l’aube de complètement révolutionner en premier lieu les secteurs manufacturiers, de l’énergie, du transport, mais également bien d’autres.

Saviez-vous que dans 70% des cas, les entreprises investissent dans une solution IoT pour améliorer leur service client ? Ce chiffre s’explique principalement par les besoins que la technologie permet de couvrir concernant un produit comme la surveillance précise de l’utilisation ou encore le besoin de maintenance. Ainsi, les objets connectés aident à garantir la meilleure expérience tout au long du cycle de vie du produit.

Du côté de l’industrie de l’aéronautique, des grosses entreprises ont récemment collaboré à mettre en place des batteries capteurs dans les moteurs d’avions. Ces capteurs visent à récolter des données qui permettront de mieux évaluer la performance, et d’assurer plus de prévisibilité dans la maintenance des appareils.

Autre exemple récent, celui des leaders du marché des transports qui ont lancé les pneus tourisme équipés de capteurs. Des capteurs situés dans les pneus mesurent en temps réel leur pression et leur température, des informations aussitôt envoyées au conducteur via une application. Celui-ci peut alors ajuster la pression si besoin et n’a plus à se soucier lui-même de la santé de ses pneus. De cette manière, les manufacturiers deviennent quant à eux des fournisseurs de services de maintenance.

Qu’en est-il de l’utilisation de l’IoT en interne au sein même des entreprises?

Du côté des employés, nous avons tendance à penser au scénario drastique où l’IoT impacterait la main d’œuvre qui serait graduellement remplacée par des machines connectées intelligentes. Un rapport du Forum Économique Mondial souligne en revanche que cette technologie permettrait de fournir plus de flexibilité aux employés et rendrait les espaces de travail plus attrayants pour les milléniaux. Par exemple, dans les usines connectées, les interfaces des machines sont moins rigides, permettant un meilleur contrôle à distance et la limitation du travail physique, laissant plus de place à la collaboration entre employés. Et ce, sans compter les avantages en termes de santé et sécurité qu’offre un contrôle plus précis sur les équipements d’usine.

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