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Le 25 novembre dernier, notre directeur marketing et partenariats Stéphane Ricoul s’est entretenu avec Lyne Lamothe, cheffe de la direction des talents au Cirque du Soleil et Jean-Marc de Jonghe, Vice-président produit numérique de La Presse pour discuter de la gestion de changement dans un projet de transformation numérique d’une entreprise et plus précisément le cas de La Presse. Cet Open Mic était le dernier d’une série de trois en partenariat avec La Presse. Le premier avait lieu en octobre et portait sur l’innovation dans le modèle d’affaires et l’exemple de Téo Taxi. Le deuxième avait lieu au début du mois de novembre et portait sur l’importance du logiciel d’affaires dans la transformation numérique d’une entreprise.

Pourquoi parler du cas de La Presse?

À ce jour la transformation de La Presse est la plus importante que le Québec inc ait jamais vécu. Pour Lyne Lamothe, qui était vice-présidente gestion du capital humain chez La Presse de 2010 à 2015, “c’est également la transformation la plus complexe et la plus complète, s’agissant autant d’un changement de modèle d’affaire, que d’un changement du produit, des méthodes de travail, de tous les processus, jusqu’à un changement dans la façon dont l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise réfléchissent”.

Même si Jean-Marc de Jonghe admet candidement que dans ce projet de transformation 75% de son succès est dû à sa naïveté, il nous explique que même si toutes les transformations sont différentes les unes des autres, plusieurs enseignements peuvent en être tirés.

La gestion du changement pour aider la gestion des risques

Bien exécutée, la gestion de changement va permettre de diminuer l’ampleur et la durée de l’impact qu’une transformation d’entreprise peut avoir sur l’entreprise elle-même ainsi que sur ses employés. Si bien adressée, elle va aussi permettre de rencontrer les bénéfices escomptés et de maximiser l’expérience employé vécue à travers la transformation.

La pérennité de l’entreprise passe par la pérennité de la transformation

L’objectif premier du projet était d’assurer la pérennité de La Presse à l’extérieur du papier, qui passait de facto par la pérennité même de la transformation. La compréhension et la visibilité du projet dans son ensemble et par chacune des parties prenantes au sein de l’organisation, était alors la clé. La bonne communication s’avère effectivement primordiale dans n’importe quel cas de projet de changement, car elle permet d’abord à chacun de comprendre ce qui se passe, de comprendre où il se trouve dans tout ça et de comprendre les interconnexions entre chacun et chacune.

Une bonne communication permet également de mieux connaître les parties prenantes et quels seront les plus grands impacts pour elles. Réaliser une transformation c’est comme traverser une rivière, la profondeur de l’eau ne sera pas la même dépendant des départements ou des rôles au sein de l’entreprise. La séquence dans laquelle les gens vont entrer en jeux n’est pas la même non plus. Lyne Lamothe souligne l’importance de briser les silos entre les gens pour qu’ils aient une meilleure compréhension globale.

Une transformation numérique se fait par phase avec agilité et itération 

Un des aspects faisant l’unanimité entre nos deux intervenants, portait sur le fait qu’une transformation numérique de cette ampleur se fait par phase. Ceci rejoint ce qui avait était dit lors du deuxième Open Mic – L’importance du logiciel d’affaires dans la transformation numérique, à savoir qu’il faut réfléchir sa transformation comme un programme à plusieurs phases qu’il faut constamment entretenir. Jean-Marc de Jonghe explique qu’au final “il est normal de ne pas avoir toutes les réponses, mais qu’il est très important d’identifier toutes les questions.” Il s’agissait ensuite pour lui d’identifier les questions qui représentaient un plus grand risque et y répondre une à la fois. Y aller phase par phase fut au final le meilleur moyen de fournir la confiance nécessaire pour chacune des phases subséquentes. Se poser les bonnes questions fut une façon d’adresser les doutes. L’agilité et l’itération étaient à la base de ce processus et permettaient une flexibilité dans les démarches.

«Un pour tous et tous pour un.»

Ce qu’on retient de leur expérience est que ce genre de projet ne se fait pas tout seul et s’inscrit dans un contexte plus grand qu’une seule personne. Il faut mettre son égo de côté, laisser les autres participer. Cette collaboration mène au succès du projet. Ce sont les gens qui font la différence selon Lyne Lamothe et Jean-Marc de Jonghe et c’est un élément à mettre dans son sac à dos dans sa préparation pour ce long voyage qu’est une transformation numérique. S’il n’y a pas une transformation qui ressemble à une autre, savoir travailler ensemble aidera toujours.